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Défi des 7 Majeurs – Récit
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GERARD DUJARDIN – OBJECTIF 7 MAJEURS
Pour celles et ceux qui ne connaitraient la signification de ce vocable, rendez-vous sur le site des 7 majeurs !
En résumé, les 7 majeurs.
C’est 360 km et 12000m de D+, en passant par des cols réputés parmi les plus durs, et surtout c’est l’addition qui fait le challenge !
Beaucoup d’appelés, et peu d’élus ; les tentatives avortées sont nombreuses, souvent parce que les sportifs se lancent à l’assaut de ce parcours sans préparation ni stratégie adaptée, ce qui très souvent conduit à l’échec.
G.Dujardin – Sa préparation.
Ce n’est pas ce qu’a fait Gérard.
Depuis 1 an et une pratique du vélo déjà bien installée, il a orienté sa préparation encore plus sur la montagne et sur l’ultra-endurance.. Un mixte de sorties parfois courtes et très intenses (pour améliorer certains paramètres de la performance), de sorties plus longues, et de mini stages montagne. Ajoutons que Gérard n’habite pas en Montagne mais en Picardie, où le relief n’est pas très marqué. Une preuve que cela n’est pas un handicap.
La PPG, a pris aussi une place importante dans sa préparation. Il faut supporter près de 24 heures de selle sans arrêt, et surtout sans provoquer de traumatisme. Si c’est une chose de le faire, il en est une autre de terminer sans blessure, ni douleurs persistantes. S’ajoute à cela des sorties parfois dans des conditions très dures afin de travailler sur le mental, et la faculté d’adaptation aux événements… Sans oublier un gros travail sur la nutrition, paramètre déterminant sur ce type de périple.
Résultat
Il boucle ce périple en 23h32, ce qui lui donne le plus haut grade de “Chevalier” au sein de cette confrérie convoitée par de nombreux cyclistes.
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Voici son récit
3h30
Je démarre au rondpoint dans Briançon pour la montée de l’Izoard. Sandwich à la tome locale sanglé sur la sacoche, barres de céréales, et 2 bananes.
J’ai un timing établi d’après mes performances estimées. Mon objectif est de prendre rapidement de l’avance, au moins jusqu’à Sampeyre avant les redoutables cols Italiens. Izoard et Agnel sont plus « doux » et sans me mettre dans le rouge, je dois pouvoir prendre de la marge.
4h49
Sommet de l’Izoard : j’ai 16 mn d’avance sur mon horaire théorique, bon début.
Je me lâche, je suis bien, la route est belle, aucune circulation, concentré au maximum sur le pilotage pour gagner un maximum de temps sur l’horaire, je sais que l’état des routes en Italie ne le permettra pas !
5h24
Bas du col, j’ai encore gagné 5mn, mais à cette vitesse, je suis un peu frigorifié.
7h25
Je suis au col Agnel, j’ai fait une bonne montée, j’ai maintenant 30 mn d’avance, un vent très fort, 2 degrés, le panorama est superbe coté Français, comme Italien.
Au bout du lac de Castello, une fontaine pour recharger en eau, une belle église, mais plus de sandwich, la descente de l’Izoard a eu raison de mon sanglage sur la sacoche, les marmottes vont se régaler. Ce sera donc banane et barre de céréales protéinées au chocolat/noisette, un régal.
Je termine la descente sur une belle route.
8h22
J’arrive à Sampeyre, j’ai maintenant 43 mn d’avance, il fait 19 degrés, quel pied !
Dans l’ascension du Col de Sampeyre,, le pourcentage est régulier sans être excessif, à part les 2 derniers kilomètres, le reste est à l’ombre, je fais une bonne ascension, je regagne du temps j’ai maintenant 41mn d’avance.
La descente est piégeuse car certaines portions sont propres, mais au détour d’un virage, la route est parfois fortement dégradée, des trous, voire plus de bitume !
Un petit souci de dérailleur qui n’a pas apprécié les chocs, mais il faut rester calme et résoudre le problème. Après un arrêt très court les choses rentrent dans l’ordre.
La montée du col de la Fauniera est longue, elle est faite de “raidards” qui se répètent, un panneau indique attention 20%. Je commence à faiblir et je me sens moins efficace, J’arrive au col à 13H23.
14h21
Arrivée à Demonte, j’ai maintenant 59mn d’avance, 12km de vallée en faut-plat montant sont devant moi. Il fait chaud, 33 degrés, et pratiquement pas de vent.
Arrivée à Vinadia, le pied du col de La Lombarde. Il est 14H46, j’ai bien roulé dans la vallée et j’ai maintenant 69mn d’avance.
17h17
Col de la Lombarde, j’ai perdu 15 mn par rapport à mes prévisions dans cette ascension, mais j’ai encore 43mn d’avance. Je lis sur mon GPS des messages d’encouragements qui me font du bien.
17h48
Isola Village, l’épicerie est ouverte je vais pouvoir refaire quelques réserves pour affronter la fin.
30 mn d’arrêt, un petit repas, je sais ce qui m’attend, 15km de faux-plat montant avec une bosse pour arriver à St Etienne de Tinée, puis la cime de la Bonnette et ses 25 km d’ascension avec un final à 11% !
Lors de la montée de la Bonnette le mental prend parfois le relais, « Cela fait un an que tu t’entraines, rappelle-toi de ces séances d’endurance de force où tu continuais à appuyer sur les pédales en pensant aux 7 majeurs ». Le bon discours intérieur est important à ce stade.
21h35
J’arrive au col de la Bonnette. je n’ai perdu qu’environ 5 mn sur mes prévisions. Une courte pause après une ascension chaotique de la route qui conduit à la cime encore enneigée.
Température 6 degrés, la descente sera froide, et il y a encore 100 km avec le col de Vars.
Les 4 derniers kilomètres du col de Vars sont durs, je commence à caler, et les bornes affichent des % élevés.
0h24
J’arrive au sommet, je n’ai rien perdu dans cette montée. La descente sera rapide, mais la remontée sur Briançon me semblera interminable.
Enfin j’arrive, je pose le vélo, je vais voir le panneau indiquant le col de l’Izoard, il n’y a pas de doute, je suis bien parti d’ici… il y a 23h et 32 mn.
A tous ceux qui envisagent cette aventure
Allez-y, en 24 heures ou plus, sur plusieurs jours, …, peut importe, vous en repartirez enchanté par les paysages. Un conseil, préparez-vous bien, la montagne est impitoyable et elle est plus forte que vous, choisissez votre météo, je ne voudrais pas être sous un orage en haut de la Bonnette à 2802m !
Merci Francis – coach WTS, pour ta préparation !
Gérard
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Pour aller plus loin
🔹 Lire la suite de ce récit >> Avec plus de détails (nutrition, matériel, prépa…)
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🔹 Lire d’autres témoignages d’athlètes WTS en ultra-distance ( La Transcontinentale Race – La Race Around Rwanda 2023 Récit – Les secrets de préparation pour la RAR )
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