La selle et le cuissard forment un couple qui doit apprendre à s’entendre, pour le plus grand bonheur du cycliste. Mais, comme dans toute union, il y a des critères préalables qu’il convient de respecter !
La selle
Pourquoi une selle n’est pas confortable ?
D’abord, la selle est conçue pour supporter une partie du poids d’un cycliste. L’autre partie du poids vient se poser sur le guidon avec l’appui des bras. Une troisième partie de ce poids est supportée par la force que vos jambes fournissent. Si vous n’avez pas fait du vélo pendant un moment, la première fois que vous remontez sur votre vélo, la selle sera beaucoup moins confortable. C’est parce que vos jambes ne sont plus habituées à donner la force qui est nécessaire pour supporter votre corps. La même sensation peut également survenir lorsque vous pédalez à une cadence élevée sur une route plate, il n’y a pas ou peu d’appuis en force sur les pédales, le poids sur la selle est donc supérieur.
La selle s’use au cours du temps. La rigidité de la selle diminue de sorte qu’elle n’offre plus suffisamment de support. La liaison entre les rails et le dessus de la selle peut prendre du jeu, il est parfois uniquement décelable quand vous êtes assis dessus. Dans ces deux cas, il est temps de changer de selle.
Il est aussi possible que votre selle n’ait jamais été confortable ; dans cas, c’est très probablement une inadaptation à votre morphologie qui en est la cause. Un mauvais réglage de celle-ci, peut aussi provoquer de l’inconfort, mais nous ne traiterons ce sujet ici.
Ne demandez pas conseil à des collègues cyclistes, une selle peut convenir à certains mais pas à d’autres, c’est une évidence, nous ne sommes pas tous constitués pareil. Ce qui doit vous guider avant tout, c’est le confort. Si le poids est important pour la performance, un inconfort à ce niveau sera bien plus pénalisant que quelques dizaines de grammes supplémentaires. Attention aux gadgets prometteurs de certains fabricants, c’est un peu comme dans le marché de la chaussure, les innovations sans réel intérêt ne manquent pas.
Pour la morphologie, il convient en premier lieu, de mesurer l’écart au niveau des os situés sous le bassin, les ischions. Une erreur à ce niveau-là, se traduira toujours par un inconfort, qu’aucun cuissard si bon soit-il, ne pourra compenser. De plus il existe une différence significative entre la distance des ischions chez les femmes et chez les hommes ; elle est plus forte chez les femmes. Si les ischions ne sont pas bien supportés, les tissus mous et le périnée subissent des pressions excessives, ce qui pourra causer des douleurs, voire des blessures.
Comment mesurer ?
Chez les techniciens de la posture il existe des sièges dont la surface se déforme quand vous êtes assis dessus. Les ischions vont marquer deux creux, dont il suffira alors de mesurer pour obtenir l’écart et connaitre ainsi la largeur de selle appropriée. Si vous souhaitez le faire vous-même, c’est possible. Mais cela ne remplacera jamais une étude faite par un spécialiste.
Dans ce cas vous avez besoin de plusieurs choses :
• D’un ruban mètre, mètre pliant, ou une règle
Une fois cette opération réalisée, comment utiliser le résultat obtenu ?
Les fabricants proposent des largeurs type, en fonction de votre résultat ; prenez celle qui vous correspond le mieux.
La souplesse articulaire au niveau du rachis, aura aussi une influence sur le choix de la selle, et son réglage.
Faut-il de l’évidement au centre de la selle ?
L’évidement est conditionné par votre souplesse au niveau du rachis. Plus vous êtes souple, moins vous aurez besoin d’évidement.
Suis-je souple ?
A gauche la réponse est non, à droite oui. Il faut pouvoir toucher le sol avec vos doigts, pour que vous soyez déclaré “souple”.
A savoir que cette souplesse articulaire se travaille ; être plus souple à ce niveau sera toujours un avantage.
Selle plate ou selle ronde ?
Choisissez la forme de la selle en fonction du mouvement du haut du corps lors du pédalage. Une selle plate est conçue pour les cyclistes qui bougent peu. Une selle ronde pour ceux qui bougent davantage lors du pédalage. A savoir qu’un travail de gainage peut aussi corriger ces mouvements. S’ils sont trop importants, ils peuvent altérer à la performance et le confort.
Selle dure ou molle
La préférence entre une selle dure ou molle, dépend aussi de la pratique et du temps que vous passez sur le vélo. D’une manière générale, plus vous restez longtemps sur le vélo, plus vous aurez besoin d’une selle dure.
En effet, une selle trop molle fera que les ischions s’enfonceront dans celle-ci. Par conséquent, même si les ischions sont supportés, il se peut que la pression provoque tout de même des douleurs au niveau du périnée. Mais à ce niveau-là, le bon choix d’un cuissard va aider.
Le choix du cuissard
Nous ne traiterons pas ici des aspects esthétiques du produit, ou de ceux relevant des conditions atmosphériques.
Le premier critère sera le sexe, l’insert (la fameuse “peau de chamois”) au fond du cuissard n’aura pas la même forme selon que l’on est un homme ou une femme.
Ensuite, il s’agira de veiller à ce que le cuissard soit bien adapté à votre taille ; la forme peut aussi légèrement conditionner le confort.
Un cuissard avec bretelles se maintiendra mieux qu’un cuissard sans bretelles qu’il faudra parfois réajuster, ou qui peut légèrement serrer au niveau de la taille.
Un tissu plus élastique. Les pratiquants les plus exigeants préfèreront les cuissards très élastiques pour favoriser la fluidité du pédalage. De plus, ceux-ci évacueront la transpiration rapidement, ce qui permettra de rester au sec, même après plusieurs heures d’utilisation.
Autre gage de confort, la limitation du nombre de coutures au niveau des points d’appuis, cela vous permettra de limiter les brûlures et gênes durant votre activité. Certains modèles haut de gamme sont même dépourvus de coutures.
Certains modèles sont équipés de bandes en silicone au niveau des cuisses, elles sont destinées à éviter que le cuissard ne remonte lors du pédalage ; elles permettent également un bon maintien des jambières que vous utiliserez parfois.
Les inserts interne sont souvent en mousse ergonomique; ceux possédant un gel interne apportent assez souvent “un plus” au niveau du confort. Les mousses très épaisses ne seront pas systématiquement synonymes de confort pour tous, voire le contraire. La même chose peut être dite d’un insert trop fin.
En ultra-cyclisme, le choix de rouler avec un short sans inserts est une stratégie intéressante pour favoriser l’aération de l’entrejambe.
Il faudra donc essayer avant, mais pour essayer il faut acheter, parce qu’un essai en magasin n’apporte rien de plus que la taille.
Une fois que vous avez trouvé la bonne marque avec le bon insert, ne changez plus trop souvent.
A savoir :
Pour aller loin :
– Retrouvez le témoignage de Camille Pic suite à sa Race Across France
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