Bonjour Reno. Peux-tu te présenter ?
En quelques mots: consultant, cycliste sur le tard, marié, deux filles.
Jean-Baptiste Wiroth est ton coach. Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble?
Cinq ans, dont un an perdu à cause d’une clavicule cassée … le 1er mai 2013, le jour où je suis devenu un vrai pro (Rires)
Quel est ton profil ?
Encore difficile à dire. Je dirais plutôt puncheur même si je ne passe pas trop mal en montagne tant que les pourcentages ne dépassent pas les 7-8%.
Quel était ton objectif sportif cette année?
2015 est une année de transition entre la Haute Route 2014 et l’édition 2016. Néanmoins, j’avais coché l’Etape du Tour. 4500 mètres d+ avec le Col du Chaussy, le Glandon, la Croix de Fer, le Mollard, et un final dans la Toussuire. Un profil similaire à la Marmotte. Je cherchais à gagner en expérience, tester certaines choses, et surtout, prendre du plaisir.
Apprendre après cinq ans?
Oui, cela prend du temps de bien assimiler tous les aspects de la performance. Le cyclisme est passionnant lorsque l’on cherche à progresser. Cette année, j’ai mis l’accent sur la récupération, avec des exercices de pilate, et la gestion de l’effort. Je partais comme un boulet de canon dans des épreuves de plus de sept heures, autant dire une stratégie suicidaire.
Comment s’est passée l’Etape du Tour ?
Certainement l’une de mes meilleures journées sur le vélo. Mon meilleur souvenir reste quand même la sixième étape de la Haute Route 2014. Je volais dans le Ventoux.
Comment as-tu géré ton effort ?
J’ai roulé à l’économie dans les 1ers cols. J’avais la vitesse d’un cyclo-touriste dans le Chaussy et le Glandon. Il faut avoir les nerfs solides. Voir tous ces coureurs me doubler… bien des fois je me suis dit: allez, lâches les watts. Le moral est revenu quand j’ai doublé les mêmes gars dans la Glandon alors que je roulais toujours à l’économie. 140 kms dans la montagne c’est finalement très long pour un amateur.
As-tu fait une préparation spéciale pour cette cyclo Etape du Tour ?
J’applique la même méthode. Une fois que je reçois le programme de Jean-Baptiste Wiroth, j’imagine comment je vais le mettre en musique: progressivité dans l’intensité, reconnaissance, perte de poids, etc. J’essaye de répliquer l’intensité de l’épreuve et des moments clés. Je passe du temps sur Trainingpeaks à analyser mes séances. Par contre, je ne prends plus d’initiative durant les deux semaines qui précèdent une épreuve importante. Je me mets en pilotage automatique et Jean-Baptiste Wiroth est à la manœuvre. Il sait parfaitement me mettre à mon pic de forme le jour J.
Ta saison route se termine. Quel a été ton principal challenge cette saison ?
Gérer ma motivation. Après une longue saison 2014 (12 mois !), mon capital fraîcheur était limité. Pour progresser, il faut savoir puiser dans les réserves à l’entraînement … réserves que je n’avais pas. J’ai donc été particulièrement vigilant à la récupération. Jean-Baptiste Wiroth me le répète depuis cinq ans (Rires).
Cela fait plusieurs années que tu as un coach. Que dirais-tu à un sportif qui commence ?
Patience ! Le retour sur investissement est perceptible à court terme, mais il est vraiment impressionnant sur le long terme. Même en commençant sur le tard, on peut atteindre des niveaux bien au-delà des espérances initiales.
L’autre conseil est la pluridisciplinarité.
Entendu. Quel va être ton prochain challenge ?
A court terme, le Roc d’Azur, et bien sûr la Haute Route des Alpes en 2016.
Bonne chance !
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