Ironman Nice, dimanche 28 Juin à 20h11 : un intense sentiment de plénitude, de soulagement et de satisfaction m’envahit … je franchis la ligne d’arrivée de l’Ironman 2015 sous les cris hystériques et sympathiques du public qui applaudit le 1729ème concurrent, après 13 heures et 41 minutes d’efforts et de lutte contre la chaleur, la fatigue et surtout moi-même !
Quelques mois auparavant en octobre 2014 : je décide de m’aligner sur le prochain Ironman à Nice, ma ville d’adoption, après plus d’une vingtaine de marathons et 3 half Ironman. A 47 ans, ce sera le premier. Malgré l’habitude des compétitions d’endurance, la distance me fait peur. Un Ironman, c’est pour moi l’effort ultime en sport, le souvenir des duels entre Mark Allen et Dave Scott qui ont marqué l’histoire de ce sport. C’est surtout un rêve inaccessible qu’au fil des années j’ai réussi à appréhender, même si cela me paraît encore très lointain.
Oui mais voilà : même si je peux compter sur l’appui indéfectible de ma compagne, Christine, pour relever ce challenge, la difficulté première s’avère être le nombre d’heures hebdomadaires que je peux consacrer à l’entraînement. Il faut dire, quand on habite à Nice, qu’une vie professionnelle de nomade, avec en moyenne 3 jours par semaine à Paris, ne facilite pas l’organisation pour pouvoir s’entraîner suffisamment. Si l’on y ajoute quelques séjours à l’étranger et incursions dans d’autres villes de province, cela n’est pas toujours très simple. Les vols d’avion et les nuits d’hôtel s’enchaînent, pas toujours compatibles avec les doses d’effort requises avant un Ironman. Et les horaires journaliers, sans aucune possibilité à Paris La Défense d’entraînements entre 12h et 14h ne sont pas là non plus pour faciliter la tâche. Alors ? Le plus puissant de tous les leviers, c’est la volonté. En se levant tôt quotidiennement avant 6 heures et en profitant pleinement des journées de travail passées à Nice, je dois pouvoir dégager un peu plus de 10h par semaine, sans sacrifier sur l’autel du sport la petite famille.
Durant les mois de Novembre et Décembre, mon activité hebdomadaire sportive se résume à environ 6 heures, réparties entre la natation, le vélo et la course à pied. Puis en Janvier, j’augmente un peu la charge de travail pour passer à 8 heures. Enfin, début Février, c’est le top départ, le début d’un entraînement plus structuré et planifié, mais artisanal car fabriqué « maison ». En effet, en raison d’horaires de travail totalement imprévisibles et changeants, avec un agenda modifiable à loisir, il m’est impossible de m’inscrire dans un club. Aussi, après des recherches sur Internet et de longues discussions passionnées avec des amis sportifs, je me concocte un programme sur 6 mois plutôt intuitif, vraisemblablement pas assez qualitatif à l’intérieur des séances.
Puis les jours et les semaines défilent. Même si en Décembre, l’achat d’un nouveau vélo l’hiver chez Neway à Nice a nourri ma motivation pour les longues séances cyclistes, une lassitude commence à s’installer. Les sorties d’entraînement se suivent et se répètent, mon tableur Excel pour le suivi de mon entrainement se remplit, mais il devient de plus en plus dur d’aller à la piscine, d’enfourcher le vélo ou de chausser les Asics pour assurer les heures indispensables à une préparation minimale.
Client régulier de Neway pour acheter le matériel et les accessoires indispensables à la pratique du vélo, je fais la connaissance de Géraldine Vitteaut. Géraldine a déjà terminé 2 fois l’Ironman. Lors de mes passages au magasin, elle me distille ses conseils avisés de double Finisher, comme le travail des enchaînements vélo/course à pied ou le soin à apporter à l’alimentation, même pendant l’entraînement. Il est clair qu’en pleine période de saturation, je suis preneur de ce type de conseils pour me relancer. Au fil de nos discussions, elle m’apprend aussi qu’elle est coach sportif au sein du réseau WTS. C’est alors que l’idée me vient de lui demander de m’établir un programme pour les 2 derniers mois Mai et Juin. Ces mois sont cruciaux dans une phase d’entrainement comme l’Ironman, le premier parce que la charge de travail doit être particulièrement importante et le second car il faut bien négocier la dernière ligne droite avant la compétition. Pour moi qui suis plutôt indépendant, qui m’entraîne toujours en solitaire et qui suis plutôt coriace mentalement, faire appel au coaching n’est pas un acte instinctif et naturel. Mais je sens cependant que j’ai besoin d’un nouveau regard sur ce que je suis en train de faire, que l’injection de séances plus qualitatives me permettra aussi d’éviter la stagnation et de franchir de nouveaux paliers. Enfin il faut aussi que je combatte à tout prix cette lassitude qui rend chaque entraînement plus difficile.
Il est toujours délicat de mesurer l’impact d’un coach sur une performance mais quand on connaît Géraldine, on sait que l’on s’expose à un dopage psychologique intense, avec des injections d’optimisme et des comprimés de positivisme, tout cela à l’intérieur d’un programme sportif étudié et adapté pour atteindre son objectif. Dans la relation de coach à coaché, le dialogue et les échanges sont essentiels car ils permettent de partager ses sensations, d’évacuer ses incertitudes, et donc d’épargner aussi son proche entourage !… Les conseils de Géraldine par mails ou SMS sont nombreux, ponctués de « Sois fort » et d’émoticônes souriants, et ils m’apportent un allant d’enthousiasme et des bouffées de confiance avant l’échéance.
Quant aux programmes concoctés pour Mai et Juin, ils m’ont véritablement remotivé et relancé sur les 2 derniers mois. Les avantages sont nombreux : tout d’abord une tranquillité d’esprit avant d’entamer la semaine car vous savez parfaitement ce que vous avez à faire dès le lundi, sans dépenser d’énergie à réfléchir à son propre programme ; ensuite une saine pression car s’il vous arrive pour une raison ou une autre de ne pas pouvoir assurer la séance prévue, vous éprouvez un léger sentiment de culpabilité qui vous pousse à la rattraper les jours suivants ; enfin, un regard plus professionnel que je n’aurais pu avoir par l’incorporation dans les 3 sports d’exercices éducatifs et de séances qualitatives que je n’aurai sans doute jamais fait seul.
L’apport de Géraldine a aussi été primordial pour me sensibiliser à l’importance d’une bonne alimentation en course et pendant l’entrainement, pour me montrer l’intérêt des compléments alimentaires au cours d’une période pendant laquelle la fatigue nous guette en permanence. Bref, l’accompagnement physique et psychologique que peut apporter un coach est un plus indéniable. Et, comme Géraldine, quand votre coach a déjà accompli 2 fois ce que vous voulez faire pour la première, vous ne pouvez qu’être attentif aux conseils promulgués.
Alors bien sûr la course est difficile, mais selon moi, pas aussi dure que les 6 mois d’entrainement qui la précèdent. La volonté est indispensable, mais quand elle s’accompagne d’une approche plus rationnelle et plus scientifique comme peut l’apporter un coach, vous mettez toutes les chances de réussite de votre côté.
C’est pourquoi à 20h12 le 28 Juin, juste après mon passage sur la ligne, je remercie chaleureusement Christine, ma petite fille Anaëlle, Christian mon pote de toujours tous très présents sur cette journée … ainsi que Géraldine, sa bonne humeur et son large sourire venue me féliciter, elle qui a pris une grand part dans l’atteinte de cet objectif d’être Finisher à Nice !