A travers nos échanges de tous les jours, on se rend bien compte que la communication n’est pas chose aisée. Tout d’abord, notre perception d’une situation à travers nos 5 sens est très variable : face à une même situation vécue, un même message lu ou entendu, deux personnes perçoivent les choses différemment. Ensuite, nous avons des filtres liés à notre culture, notre éducation, nos expériences de la vie, etc. Et enfin, entrent en jeu, les 3 mécanismes que sont la généralisation, la sélection et la distorsion qui finissent par déformer notre analyse.
Ainsi, entre les faits, ce que j’en perçois, ce que j’en pense et ce que j’en dis, il peut y avoir de grandes différences.
C’est sur la base de ce constat qu’est née la PNL en 1972 aux États-Unis. Elle a été créée par John Grinder, professeur de linguistique, et Richard Bandler, mathématicien et psychothérapeute. Ils ont étudié les excellents résultats obtenus par certains professionnels de la psychothérapie et de la communication, parmi lesquels Fritz Perls, le fondateur de la gestalt-thérapie, et Milton Erickson, le père de la nouvelle hypnose. Bandler et Grinder parvinrent à réunir en une seule méthode tous ces les éléments disparates.
La PNL est donc un ensemble de techniques de communication et de transformation de soi qui s’intéresse à nos réactions plutôt qu’aux origines de nos comportements. Elle privilégie le comment au pourquoi, propose une grille d’observation pour améliorer la perception que nous avons de nous-mêmes et des autres. Elle permet également de se fixer des objectifs et de les réaliser. C’est une boîte à outils, dont la clé réside dans le langage et l’utilisation que chacun de nous fait de ses cinq sens et de son corps.
Son but : permettre de programmer et reproduire ses propres modèles de réussite.
Dans le sport, les domaines d’applications sont immédiats. Les outils sont relativement aisés à mettre en oeuvre, nécessitant cependant de les avoirs personnalisés et testés à l’entrainement avant de les appliquer en compétition.
Pourquoi le terme PNL, Programmation Neuro Linguistique ?
- Programmation (nos habitudes comportementales) : à partir de nos expériences, nous créons des processus de fonctionnement, des compétences inconscientes, des façons habituelles de penser et de ressentir qui vont se manifester de façons observables par des habitudes comportementales.
- Neurologie (nos processus de pensée) : nos programmations reposent sur notre capacité neurologique à percevoir, stocker, organiser l’information pour donner un sens à notre expérience.
- Linguistique (notre langage) : le langage permet de coder et de transcrire notre expérience, par nos mots, notre manière de parler, ainsi que par notre langage corporel.
Le modèle du changement de la PNL
L’État Présent. C’est le point de départ, la situation dans laquelle se trouve la personne à un moment donné. Il intègre les symptômes d’une situation insatisfaisante et les causes qui lui sont attribuées. La prise de conscience de l’insatisfaction liée à l’État Présent génère une demande de changement.
L’État Limitant. C’est la situation qui empêche la personne d’effectuer le changement et d’atteindre ses buts et objectifs. L’État Présent inclut l’État Limitant
L’État Désiré. C’est le point d’arrivée, la situation satisfaisante dans laquelle le sujet souhaite se trouver s’il quitte son état présent. Il intègre l’objectif et ses conséquences.
L’État Ressource. C’est ce qui permet à la personne d’obtenir le changement souhaité, d’atteindre un objectif, donc de passer d’un État Présent à un État Désiré.
Le coach peut utiliser différentes techniques durant une séance de PNL
En fonction des problématiques à traiter, le coach va pouvoir utiliser diverses techniques. Voici quelques exemples.
La voix, un outil puissant
Pour que deux personnes puissent mieux communiquer, il peut être nécessaire de caler sa voix sur celle de l’autre, fixer son regard, se mettre dans une posture facilitant les échanges… On appelle cela la synchronisation (calibration) en PNL. Les bons vendeurs utilisent très bien ce type de technique.
Et il ne faut pas perdre de vue que :
- 7 % de la communication est verbale (par la signification des mots)
- 38 % de la communication est vocale (intonation et son de la voix)
- 55 % de la communication est visuelle (expressions du visage et du langage corporel)
La définition des objectifs
Une sportive vient me voir en début de saison pour parler de ses objectifs. L’approche va être la suivante :
- L’objectif est formulé de manière positive
- Il est contextualisé
- Il est vérifiable, observable
- L’objectif est atteignable car sous son contrôle
- Il est réaliste et réalisable avec des moyens à taille humaine
- Il est écologiste (il respecte mes valeurs)
- L’objectif est motivant
Sur le sujet des objectifs, consultez le très bon article : Comment définir ses objectifs et planifier sa future saison
La gestion du stress, des pensées paralysantes
Pour apprendre à mieux gérer son stress, ses angoisses ou son anxiété, le coach utilisera une technique d’ancrage qui consiste à faire rappeler au coaché un moment positif de son passé afin de l’ancrer dans le cerveau au moment présent. De cette manière, lorsque la personne vivra une période de stress, ce moment positif apparaîtra dans ses pensées.
Pour traiter certaines peurs, le coach pourra utiliser la dissociation. Cette technique consiste à faire vivre au patient ce moment de peur, tout en lui montrant qu’il est en sécurité.
Les routines
Une joueuse de tennis avait un taux de double faute important sur son service. Dès qu’elle ratait sa première balle, elle formulait l’idée « Ne pas rater », elle se crispait, avait une boule au ventre, servait vite pour s’en débarrasser. La stratégie qui a été mis en place fut la suivante :
- Elle entend l’arbitre annoncer « Faute, 2ème balle »
- Faire rebondir sa balle 4 fois au lieu des 3 habituels et se concentrer pour écouter le bruit de sa balle
- Respirer en allongeant son expiration (souffle profondément)
- Chercher à allonger le temps, plutôt que le raccourcir (tout en respectant le nombre de secondes imparti pour servir)
- Ressentir du relâchement
- Regarder son adversaire
- Se dire dans sa tête la phrase que qu’elle s’est choisi « C’est bon, comme à l’entrainement »
- Faire le geste OUI de la tête (elle s’encourage, fait un geste positif pour elle, etc.)
- Se sentir à la fois dynamique et relâchée
- Juste avant de servir, cette joueuse se trouve dans un état interne de confiance ++.
Les hypothèses de la PNL
Les techniques de PNL sont très variées et elles dépendent des problèmes à traiter. Il est important de se souvenir que la PNL repose aussi sur des présupposés forts, comme :
- Il n’y a pas d’échec mais que du retour d’expérience (feedback), des apprentissages
- Toute personne a en elle les ressources nécessaires pour accomplir son objectif
- Le corps et l’esprit font partie du même système cybernétique
- À un moment donné de sa vie, toute personne fait le meilleur choix possible compte tenu du contexte et des ressources dont elle dispose