Ultra cyclisme – RAF1000
Témoignage de Jean-Pascal FYAD
Athlète WTS qui a été préparé par notre coach Francis Dujardin, nous livre ici le récit de sa course et sa préparation à la Race Across France 1000. L’épreuve s’est déroulée du 24 au 29 juin 2024 derniers, et il a intitulé son récit “Du rêve à la réalité”.
Bonne lecture 🙂 !
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Du rêve à la réalité
Au tout départ, il s’agissait du rêve d’un copain de vélo : faire le Paris-Brest-Paris 2023. Et dans le but de préparer cette épreuve longue distance, nous nous étions inscrits sur la RAF 500 en 2021. Cette course, comme plusieurs courses auparavant, a été mal préparée et mal courue. Mal préparée car préparée comme une cyclo-sportive avec un entraîneur non habitué aux longues distances. Mal courue, car je l’ai faite avec un ami que je ne connaissais pas bien et qui n’avait pas envie de la faire ! Finalement j’ai abandonné après 300 km et des nausées intenses. J’aurais au moins appris une chose : ne jamais rendre sa puce quand on est au plus mal à 2 heures du matin, car après 3 heures de sommeil j’avais retrouvé toute mon énergie…
Cet échec a été pour moi une aiguillon. J’ai découvert sur le compte Facebook d’un concurrent de la RAF 1000 les coordonnées du réseau WTS, et que j’ai rencontré Francis Dujardin et Pierre Coachat.
Nous avons donc commencé à travailler fin 2021, en vue du Paris-Brest-Paris 2023. Quelques BRM (Brevets des Randonneurs Mondiaux), un Dodécaudax (un 200km mensuel pendant 12 mois consécutifs), et un Omomarto plus tard (400km, 10000m de D+ dans le massif des Aravis), j’étais prêt pour le Paris-Brest-Paris, mais des ennuis de santé en ont décidé autrement. J’ai donc reporté mon dévolu sur la RAF 1000 en juin 2024, avec une trace qui m’a plu immédiatement, entre Atlantique et Méditerranée (1156km et 18000m de D+).
C’était pour moi la première fois que je franchissais la barre des 1000 km, et cela s’est passé “comme dans un rêve” !
La RAF 1000km – 2024
Physiquement, j’ai abordé la course (du 24 au 29 juin) avec un peu moins de 4000 km parcourus, depuis le mois de janvier. Mentalement, je m’étais préparé à réaliser un voyage plus qu’une course, avec la volonté double de profiter de ce voyage (prendre des photos) et de ne pas en souffrir, vivre les difficultés, et les traverser. À côté de l’aspect physique et mental, l’expérience accumulée par de très nombreuses sorties de 200 km de jour comme de nuit, dans le froid ou la pluie a été déterminante. Je me suis présenté au début de cette course avec détermination, confiance en moi, et sérénité.
En termes de stratégie, j’avais divisé la course en cinq étapes avec une réservation préalable des hébergements. La première étape entre Pyrénées-Atlantique et Hautes-Pyrénées, faisait 222 km avec 5000m de dénivelé. La seconde dans l’Ariège, faisait 240 km avec 3800 m de dénivelé. La plus longue étape traversait l’Aude, l’Hérault et le Gard, avec 270 km et 2500 m de dénivelé. L’étape du Mont-Ventoux faisait 245 km avec 4000 de dénivelé, en traversant tout le Vaucluse.
Enfin, la traversée du Var était la plus courte pour 190 km et 3300 m de dénivelé.
Je n’ai eu aucun ennui mécanique ni blessure sérieuse. J’ai fini avec une anesthésie des deuxièmes orteils, et une petite perte de la force de serrage de la main gauche, liée à une compression du nerf ulnaire au poignet.
En fait, je craignais essentiellement les douleurs et les ulcères sur les points d’appui fessier. Mais, ayant identifié que la cause des irritations fessières était pour moi l’effet abrasifs des poils, une épilation préalable des plis a radicalement changé le confort à ce niveau ! Mon épouse a donc contribué, avec cette épilation, au succès de ma RAF (merci Hélène) !!!
En termes d’expérience de voyage, cette longue distance a apporté son lot de bonheurs comme toutes les sorties supérieures à 200 km. Des bonheurs visuels avec les lumières du petit matin ou du soir, la lumière du soleil sous les allées de platanes ou sur les champs de blé. Des bonheurs gustatifs immenses faits de choses simples : un fromage de chèvre frais, des cerises, un melon, 1 paquet de TUC. Des rencontres souvent brèves, parfois répétées d’1 jour sur l’autre avec d’autres participants, avec des bénévoles, ou des proches. Et enfin, la joie du géographe qui a traversé 10 départements entre Océan et Méditerranée.
J’ai cependant vécu pour la première fois ce que tous les habitués appellent l’ascenseur émotionnel. C’est cette volatilité des émotions et le passage très rapide parfois en quelques minutes d’une sensation de bien-être physique et mental, à des sensations de fatigue profonde. Néanmoins, je n’ai jamais douté et je n’ai donc jamais fait l’expérience d’une certaine douleur psychologique. La cause de ses coups de moins bien qui ont pu durer entre 1 heure et 5 heures, est peut-être en rapport avec le manque de sommeil ou une insuffisance des apports alimentaires. La chaleur enfin a également pu jouer un rôle.
Finalement, malgré des capacités physiques très moyennes (FTP de 3W/Kg), et plusieurs échecs sur des cyclosportives de montagne, c’est un entraînement sérieux (régularité), une définition personnalisée des objectifs (faire un voyage, pas une course), et l’expérience accumulée sur des 200km dans des situations difficiles (vent, pluie, froid, nuit), qui ont fait ce succès.
J’ai le sentiment de n’avoir pas encore vécu tout ce que la longue distance peut engendrer, et je me régale déjà à préparer la trace de ma future diagonale de France entre Perpignan et Strasbourg : longer les étangs du littoral catalan, traverser les vignes jaunies par l’automne du Languedoc, franchir les rivières et fleuves Aude, Hérault, Rhône, et Drôme, contourner le Vercors par le Trièves et ses falaises de calcaire, voir les lacs du Bourget et du Léman, franchir la frontière suisse pour retrouver la plaine alsacienne, et ne pas résister à faire un crochet dans la Rhénanie allemande juste pour la photo des vignes en plateau, rangées comme des rizières vietnamiennes ! Promis, je prendrai des photos 😉
Merci à Francis et à Pierre, de m’avoir écouté et conseillé pour réaliser mon objectif !!
Le mot du coach
Jean-Pascal décrit bien le contexte dans lequel nous avons orienté cette préparation. L’ultra-endurance suppose de toute évidence des méthodes et des actions différentes, de ce que l’on ferait pour une cyclosportive. Elle requiert également une expertise dans d’autres domaines que la performance pure.
Sur le plan de l’entrainement, Jean-Pascal n’affectionne pas beaucoup les séances d’intensité de type PMA, nous en avons fait malgré tout, et il a souvent réalisé de bonnes performances sur ces séances. Parfois elles étaient faites sous des formes « déguisées », mais avec autant d’efficacité ; elles restent néanmoins indispensables pour arriver à réussir un objectif de ce type. Le principe était aussi de créer une « routine » ; ces sorties longues mensuelles, elles permettaient de valider certains choix, alimentation, matériel, équipement, état d’esprit… des paramètres qui sont aussi importants que la performance physique sur ce type de challenge.
J’ai également accompagné Jean-Pascal sur deux sorties, l’Omomarteau et une sortie dans le massif des Bauges, j’avais besoin de voir comment il roulait dans ces situations.
Pour le coach, ce type de préparation est un travail motivant, une perpétuelle recherche de solutions en collaboration avec le sportif.
Francis Dujardin,
Coach du réseau WTS.
Pour aller plus loin
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